C’est assez souvent qu’on entend dire que c’est plutôt le pied une vie de bébé ! Je ne sais plus vraiment si je m’étais déjà posé la question avant, si j’y avais vraiment réfléchi. Pas certaine que la perspective d’une vie où il n’y a que manger / dormir m’ait un jour fait rêver. Enfin, si, certainement que des fins de journées crevantes au boulot, où il restait encore le ménage, le repas, et autres obligations qui m’attendaient, j’ai bien du penser quelque fois que c’était bien plus facile “quand on était gosse”. Mais sans vraiment y réfléchir davantage.
Et puis, depuis que Mister Caribou est arrivé, je crois bien y penser chaque jour. Pas une seule journée sans me demander s’il est heureux, ce à quoi il peut bien penser, mais surtout, surtout, à me dire que ça ne doit vraiment pas être marrant comme vie. Au final, je ne me demande pas vraiment s’il est heureux. Je me dis tout simplement qu’il ne doit pas l’être.
La vie de bébé ? Une vie dans laquelle tu es totalement coincé. Pas en prison, non. Pire. Même pas libre de tes mouvements ! Besoin de quelqu’un pour t’aider dans tes moindres besoins, que ce soit pour manger ou simplement changer de position. Et comme en plus, personne ne te comprend, peut-être bien qu’on te plantera un sein dans la bouche en se disant que tes pleurs sont certainement de la faim… Envie de dormir dans un lit tranquille ? Pas de bol, on t’as mis dans le transat et la copine de maman te fait gouzi gouzi en se pensant drôle.
Et je ne parle même pas de ces très longues journées où les bébés se retrouvent, malgré eux, assis sur des transats, les yeux plus ou moins dans le vide. A quoi peuvent-ils bien penser puisqu’ils ne connaissent alors que si peu de choses ? Ça doit vite tourner en boucle là-dedans…
Alors, quand je dis cela tout haut, on me rétorque que justement, ne connaissant pas grand chose, ils n’ont pas de manque. Mais quoi ? Parfois on n’a pas forcément de manque et pourtant, on n’est pas heureux pour autant, si ?
Notre Mister Caribou est un bébé qui pleure. Comme tous les bébés certainement. Mais peut-être parfois un peu plus. Parait-il que les bébés ne sont pas capricieux à cet âge là. Je ne sais pas trop si j’y crois. Je suis persuadée qu’il a déjà très bien compris comment tout cela fonctionne. Et surtout comment nous, on fonctionne. Mais parfois, les pleurs vont au-delà du râle, au-delà de la gêne. Au-delà du test qu’il pourrait bien tenter. Parfois les pleurs sont accompagnés de larmes. Et de sanglots. De gros sanglots. Et puis, d’autres fois, il n’y a même pas de pleurs. Mais ce regard résigné. Comme si “Ok, je dois simplement attendre que le temps passe”. Il y a aussi ces petites moues et la lèvre qui tremble.
Alors, je fais moi aussi gouzi gouzi espérant un peu être drôle. Je chante des chansons en me persuadant qu’il n’entend pas encore que je le fais comme une casserole. Je le regarde béatement en me disant qu’il doit bien ressentir tout cet amour. Je lui parle doucement en pensant qu’il me comprendra et se calmera.
Je regrette le temps qui passe si vite à ses côtés (Oh wait, 4 mois déjà ?!) mais tout en remerciant, pour lui, chaque seconde de non autonomie qui s’écoule et le rapproche un peu plus d’une vie heureuse – j’espère !
5 Blabla ! sur "Est-il heureux ?"
Oh! Ma Marinette un bien triste post… Don’t worry he is happy! La vie de bébé c’est la découverte chaque jour, l’amour qui l’entoure, les câlins, les nouvelles formes, couleurs, sons, voix… Et toujours la tienne pour le rassurer! 4 mois déjà et un bonheur encore immense qui court chaque jour…. Don’t worry Marinette and ne happy also! Gros bisous
Merci pour le rappel de positivisme 😉 Je sais bien qu’il emmagasine et découvre aussi tout un tas de choses par jour et qu’on passe aussi beaucoup de temps `sourire / rigoler ensemble. Tout va bien hein ! Mais cela reste toujours des questions que je me pose ! Gros bisous à ton chouchou qui doit être bien grand maintenant…
Mais bien sur qu’il est heureux notre petit Caribou ! c’est ça la vie de bébé 🙂 et ses sourires le prouvent !!!
Et dire que quand on sera vieux on risque de revivre cette absence d’autonomie… la roue tourne…
Exact… j’y pensais en écrivant ces lignes ! 🙁 La question : lui en est-il vraiment conscient de l’absence d’autonomie ? Et nous, en serons-nous encore suffisamment conscients aussi ?