Il y a quelques jours, j’ai fêté mes 3 ans à Montréal… 3 années déjà ! Et 3 années seulement ! Les sentiments sont pas mal mélangés.
Il y a 3 ans, je posais mes valises dans cet appart qui devait m’accueillir pour 1 mois. À la découverte d’une nouvelle ville. À la découverte d’une nouvelle vie. Celle que je planifiais avec des “on ne sait pas vraiment” sécuritaires mais “le temps d’une expérience professionnelle” (entendre 2 à 3 ans). Une dizaine de jours plus tard, je récupérais les cartons remplis de quelques années de vie (et de ma cuisine surtout !) me demandant un peu ce que j’allais faire de tout cela. Était-ce bien raisonnable ?
Une nouvelle vie qui commençait pas mal remplie de boulot, mais aussi de soirées vides ! Le plein cœur de l’hiver. La longue ligne droite bien sombre et bien froide qui me permettait de rejoindre ce chez moi temporaire. Des horaires de boulot vraiment plus cool en terme de présence physique, comparativement à ce que j’avais toujours connu en France. Mais des soirées à la maison qui battaient donc déjà leur plein à 18h. Seule. Avec du boulot à abattre pour seule occupation. La télé canadienne ayant du mal à remporter mon intérêt. J’ai du pas mal tourner en rond. Douter aussi. Ressasser probablement. Et puis, changer de rythme, pour sûr ! J’ai appris à profiter des soirées pour me reposer, ne rien faire, dormir plus tôt. J’ai appris les vraies nuits. J’ai appris aussi les réveils plus matinaux, histoire d’avoir le temps. Le temps de se réveiller. Le temps de se préparer. Le temps de manger. Et le temps de sortir. Parce qu’ici, sortir en hiver est toute une étape à ne pas sous estimer.
Et puis… 3 ans ont passé.
Mr MonChéri a fini par arriver.
Mister Caribou est venu créer une famille, notre famille.
Et même que son petit frère devrait être là dans moins de 2 mois maintenant.
Qui l’eut cru ?!
D’une expérience professionnelle le Canada s’est transformé en aventure familiale. Et quelle belle aventure ! Totalement improvisée. Pas du tout planifiée. Le rythme parisien qu’on connaissait étant alors loin de nous permettre de nous projeter ainsi.
Mais alors, 3 ans après, le Canada, est-ce qu’on l’aime ?!
Là encore, la réponse est à mitiger. En réalité je suis la première à crier sur les toits que nous avons l’avantage de ne pas être partis de France par envie de la quitter. Nous arrivions donc au Canada sans grosses attentes. On ne fuyait rien. On ne cherchait pas mieux ailleurs. Une opportunité s’est présentée et on l’a saisie à bras levés. Ni plus ni moins. Et même plutôt craintifs. Un hiver si long. Du froid. De la neige. Un changement de boulot ambitieux. Et une vie à refaire. On venait pour le boulot. Parce que qui ne tente rien n’à rien. Et que cette proposition ne pouvait pas se laisser refuser. La ville avait donc toutes les cartes en mains pour nous charmer. Et je crois qu’elle y est parvenue.
On aime notre vie ici. On apprécie le rythme (encore plus maintenant qu’on est une famille), la ville, notre maison, qui joue d’ailleurs probablement pour beaucoup, les animations non stop de la ville qui vit, été comme hiver, l’émerveillement de la 1ère neige de l’hiver (oui oui), les sessions et pique-nique au parc à n’en plus finir l’été, nos longues promenades à pieds à parcourir les trottoirs pourris de Montréal, les amis qu’on s’y est faits, aussi. Et puis parfois, on déteste ça. Les trottoirs pourris justement. Les travaux à longueur de temps. Le sol qui glisse en hiver et la poussière qu’on ramène chez nous à chaque sortie. Ces habitations si mal isolées. Ces québécois aux apparences si gentilles. Mais si peu distingués. La carte de “la bouffe” au restaurant du coin qui se veut pourtant un peu chic. Les assiettes qu’on débarrasse à peine la fourchette posée à côté, alors que ton voisin n’en est qu’à la moitié. Les copains qu’on s’est faits, et qui sont tous français. Les discussions de visa ou autres permis de travail à n’en plus finir. La réalité qu’on n’est pas vraiment chez nous dans ce qu’on appelle aujourd’hui pourtant “chez nous”. La famille, les amis, qui sont loin. Les bars dans lesquels on ne peut entrer pour cause d’enfant mineur. Le système, parfois si peu évolué pour un pays d’Amérique du Nord (système bancaire, système médical, règles de stationnement, téléphonie, … et j’en passe).
En réalité, pas grand chose n’a changé depuis le bilan des 1 an… cette première année avait déjà bien donné le tempo !
Finalement, je dis souvent : l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Elle est d’un vert différent. Le vert français nous plaisait bien. On ne l’a pas fuit. Mais le vert que nous avons découvert ici nous plait bien aussi. Avec ses qualités desquelles on profite le plus possible. Et ses défauts parfois à laisser de côté. C’est le jeu, non ?
Un blabla sur "3 ans à Montreal"
Tu as une jolie plume, c’est agréable de te lire.
Joyeux anniversaire 🙂