Petit garçon

Nous a-t-on prévenus, un jour, qu’à pas même un an, notre petit bébé, pourtant si frêle et si fragile encore hier, n’en serait déjà plus un ?

En me réveillant ce matin, c’est un vrai petit garçon que je retrouve dans son lit. Un petit garçon qui gazouille, qui me reconnait, qui sourit et rit même aux éclats. Un petit garçon déjà bien décidé, qui sait toujours ce qu’il veut, ou ne veut pas. Un petit garçon qui m’épate de jour en jour, chaque fois que je comprends, tout ce que lui aussi a bien compris, déjà. Un petit garçon qui sait exactement où sont les choses, qui va chercher ses jouets, ses livres, qui les rassemble, les uns avec les autres, et éloigne cette pièce qui n’en fait pas partie. Un petit garçon qui empile les anneaux sur leur pyramide, qui tourne les pages de ses livres, et qui sait parfaitement où appuyer pour faire de la musique.

Un bébé hier encore qui ne savait pas vraiment bouger par lui-même. Mais qui depuis plus d’un mois passe sa vie debout, à faire le tour de la maison, le tour de nous. Petit garçon.

Nous a-t-on prévenus, un jour, que le temps passerait si vite – et pourtant, des jours parfois, très lentement aussi – une fois que nous serions 3 ? Que les “tu verras quand tu auras des gosses” de ma maman (non non, amis Québécois, ma maman ne parlait pas d’un éventuel changement de sexe !) prendraient un jour tout leur sens ?

M’a-t-on prévenue, à tes 1 semaine, ce jour de larmes, qu’il fallait tout simplement m’y faire (oui oui je suis ce genre de fille qui a pleuré toutes les larmes de son corps ce jour “anniversaire” me disant qu’à 1 semaine, tu avais déjà bien grandi, trop grandi… Imagine-moi à la veille de tes 1 an !) ? Demain sera un autre jour. Et tu seras déjà bien différent d’hier. Un joli bébé garçon hier. Un bien beau petit garçon aujourd’hui.

Un petit garçon qui pointe du doigt. Un petit garçon qui cavale, à 4 pattes, et qui essaye de nous faire des blagues. Un petit garçon qui monte les escaliers, qui mange parfois pour 2, et qui nous fait aussi enrager. Un petit garçon au visage rond, à l’air parfois pensif, souvent attentif, et aux grands yeux bleus qui enregistrent cette vie qui défile.

Mon petit garçon.

C’était pourtant écrit depuis le début. Sur le col de ce chemisier, accroché dans ta chambre. Celui qui attend d’être dépendu et essayé. Celui pour lequel je vais encore une fois, probablement, finir par râler, parce que, finalement, non, il n’était pas si grand et j’aurais du te le mettre bien avant. Parce que.. tu sais quoi ? Ce n’est pas lui qui est trop petit : c’est bien toi qui est devenu un vrai petit garçon ! Et je ne l’ai pas vu venir.

Mon petit garçon.

On nous avait pourtant prévenus, je crois : le temps passe vite…