Choisir de partir vivre à l’autre bout du monde (ou du moins de l’autre côté de l’Atlantique), y faire des enfants, y construire sa vie, c’est aussi assumer que tout cela se fera sans les proches. Nos proches de là-bas. Ceux qu’on a laissés en partant justement. Alors, avec les petits enfants, c’est parfois un poil culpabilisant vis-à-vis des grands-parents.
Pour ma part, je suis persuadée que les moments partagés ensemble ne sont désormais que meilleurs que ceux partagés avant. On ne vient plus par habitude manger en famille le dimanche midi, sans grande nouveauté à se raconter. Non. Lorsqu’on passe du temps ensemble, c’est une semaine, voire 2. Ou encore plus. Nuits et jours. Matin, midi et soir. De vrais moments de quotidien à partager. De vrais souvenirs créés. Et depuis quelques temps, je suis ravie de voir que Mister Caribou se souvient vraiment de ces moments passés. Il est encore jeune et les souvenirs d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain. Mais il nous parle encore plusieurs semaines après de cette semaine passée avec ses grands-parents, ou sa tante venus nous rendre visite à Montréal. Il comprend parfaitement ce qu’on lui raconte lorsqu’on lui explique que nous irons passer nos vacances chez Papy et Mamy. Il nous raconte d’ailleurs lui-même par avance comment ce sera. Il intègre la famille dans son paysage familial, même si c’est une famille qu’on ne voit pas au quotidien.
On cultive ça au maximum. Par les photos, les souvenirs racontés. Mais aussi par les chouettes outils d’aujourd’hui. Non mais, comment faisaient les familles avant Skype ou Hangout ? Ici, c’est notre lien. Notre façon pour que Mister Caribou ne les pense pas “à l’autre bout du monde” justement. Et puis, pour eux, je fais régulièrement des partages d’albums photos en ligne. On envoie des petits bouts de notre vie Canadienne pour leur faire oublier ô combien les enfants ont grandi depuis la dernière fois qu’on s’est vus. De mon côté, j’ai toujours mon téléphone en mains, c’est facile ! Mais ce n’est pas toujours le cas des grands-parents. Et puis, finalement, connaissent-ils bien aussi le quotidien des petits enfants qui grandissent juste à côté d’eux ? Une fois le repas du dimanche terminé et la porte refermée ?
Cette année, pour Noël, on va donc déposer au pied du sapin un cadeau qui les accompagnera toute l’année. Pour partager ce quotidien qu’on vit tous en oubliant souvent de le partager vraiment. Un joli journal qui arrivera chaque mois, chez les uns et chez les autres. Un journal qui retracera chaque fois les quelques semaines passées, que ce soit au Canada, ou ailleurs dans le monde. Un journal imagé et collaboratif entre les différents membres de la famille. Un journal qui permettra de voir les uns grandir, les autres s’épanouir. Un journal qui ne nécessitera pas d’allumer son ordinateur pour voir les images des uns ou des autres. Un journal qui pourra être posé sur la table de nuit pour accompagner le mois en cours, et feuilleté à loisir, même plusieurs mois plus tard. Un journal qui retracera un peu la vie de ceux qui veulent y participer, pour ceux pour qui on compte.
J’ai eu la chance de tester le service en question ce mois-ci. J’ai passé mon mois de novembre à collecter nos photos sur le site Neveo. Site ou application mobile d’ailleurs. Comme bon vous semble. Les photos sont recherchées sur votre terminal (ordi ou tel), ou sur différents réseaux tels que Google photos par exemple. On ajoute une petit commentaire, si souhaité. Et ensuite on laisse Neveo se charger du reste.
À la fin de chaque mois les photos sont imprimées dans un journal, et envoyées au destinataire de votre choix. Forfait de 50 ou 100 photos partagées par mois. Ce qui laisse de quoi largement raconter son mois.
Le journal est gérable par une seule personne, ou par un plus grand nombre (ce qui est l’idée première me semble-t-il, vues les quelques petits détails repérés à la réception, on y voit par exemple le “contributeur” associé à la photo, chouette idée, mais moins utile si vous êtes seul à gérer l’album, c’est d’ailleurs mon petit point “négatif” (ou plutôt ma remarque à faire) que ce manque de flexibilité dans la personnalisation, je pense au contributeur qu’on n’a pas forcément envie de voir apparaître à chaque fois mais aussi à la date affichée par défaut dans le coin des photos qui est en réalité la date de partage de la photo et non celle de prise de vue).
Ce mois-ci, on a eu la chance d’être en séjour chez les grands-parents de Mister Caribou lorsque le dit journal est arrivé. Un beau moment aussi que de le voir expliquer les quelques images à ses grands-parents. L’occasion pour nous de voir ce qui l’a marqué ou non et d’avoir sa version des faits. Les mois prochains, le journal arrivera sans nous. Mais les grands-parents pourront parcourir à loisir ce qui sera nos jolis souvenirs !
Et si, comme je le disais, je partage régulièrement des photos en ligne avec la famille, j’ai cette fois-ci entendu mon beau-père répéter à plusieurs reprises ces 2 derniers jours “Tiens, je vais le regarder de nouveau, c’est chouette ça”. Comme quoi… le papier, ça change !