7 octobre 2018.
Mon avion se posait sur le sol Français. Oh, rien d’exceptionnel. On est rentrés un bon nombre de fois finalement pendant ces presque 5 années de vie à Montréal. Sauf que cette fois-ci… c’était définitif. Mr MonChéri et Mister Caribou étaient arrivés la semaine d’avant (pour des raisons d’organisation professionnelle plus qu’approximative au dernier moment, nous avons finalement fait voyage séparés dans ce qui marquait pourtant le début d’une nouvelle aventure familiale…) (autant que la fin d’une autre, au passage). J’arrivais donc, quant à moi, avec mon Petit Nemo dans les bras, et les valises remplies de notre vie “là-bas”, appartenant désormais au passé. Le plus gros de cette vie nous suivant en bateau, enfermé dans un container, puisqu’incapable, j’avais été, de me séparer de tout ce qui avait accompagné nos grandes joies, petits bonheurs, et quelques tracas du quotidien, pendant ces 5 quasi années.
7 octobre 2019.
Un an que nous sommes là. Dans cette nouvelle vie. “Rentrés” du Canada. Ou plutôt, un an depuis notre départ de là-bas. (Je n’ai jamais aimé dire “On rentre”, puisque pour moi, pour nous, nous allions à la rencontre d’une nouvelle aventure, le pays était connu, certes, mais la destination finale, elle, pas du tout, et le choix n’était pas de “retourner à notre ancienne vie”, bien au contraire, et si cela peut sembler jouer sur les mots, pour ma part, cela fait bien toute la différence dans l’expérience que nous avons depuis et dans la façon de percevoir ce nouveau quotidien).
Parce que oui, un an que nous sommes de nouveau installés en France, aujourd’hui, et… tout va bien !! Un an que je pense à cet article sur ce nouveau changement de vie, que je dois vous écrire, sans jamais me lancer. Un an que je n’écris plus, d’ailleurs. Mais parce que ce fût une année bien riche. Et non pas parce que nous étions terrés dans nos regrets. Loin de là. De toutes les conversations que je puisse me souvenir durant cette année qui vient de s’écouler, je n’ai pas en mémoire une seule fois où nous nous serions dit “A-t-on bien fait ?”. Oh, il y a bien sûr certains jours où une image ou un souvenir nous rappelle un peu plus à ce que nous avons laissé derrière nous. Certaines choses qui nous manquent. Certains “Tu te souviens…” accompagnés d’humidité au fond des yeux ou de gorge nouée. Il y a aussi quelques projections vers l’avenir, bien différentes de ce qu’elles auraient pu être, si nous étions toujours là-bas, si nos choix avaient été différents, et si nous avions décidé “d’investir” dans cette vie au loin. Il y a des murs dans lesquels on butte, ici, de ce côté de l’Atlantique. Et que nous n’aurions peut-être pas rencontrés, là-bas. Mais il y a aussi ces portes qui s’ouvrent, ici, là où elles restaient fermées. Il y a ces partages avec nos proches, et les cris des enfants réclamant le vendredi soir si “c’est ce soir qu’on part chez Papy et Mamy ?!” ou s’ils peuvent aller ramasser les châtaignes avec Papou et Mamou cet automne. Il n’y a plus ces différences culturelles, même si elles nous faisaient le plus souvent sourire, et même si, bien sûr, cela ne nous empêche pas, parfois, de nous sentir en décalage avec le monde qui nous entoure ici. Il n’y a plus ces incertitudes sur l’avenir, et les choix à faire quant à notre “chez nous”, même si la route est encore loin d’être parfaitement tracée.
La vie en France n’est pas rose tous les jours. L’année qui s’achève n’a pas été de tout repos. Mais tout va bien ! Nous sommes heureux d’être ici. Et nous savions que ce ne serait probablement pas évident. Je m’entends nous répéter, à quelques mois du grand saut “on aura une bonne année compliquée, on le sait, préparons-nous”. Au final, je me demande parfois si nous avons loupé une étape, si nous nous cachons la vérité, si celle-ci va nous exploser au nez un matin ? Parce que… tout va bien ! Alors oui, Mister Caribou nous parle encore énormément de “notre maison” du Canada. De la vie là-bas. De telle ou telle sortie, activité, amie, … Encore ce week-end, il m’a dit “Oh maman, quand est-ce qu’on y retourne ? C’était trop bien là-bas.” Et c’est certainement pour lui que la transition aura été la plus difficile. (D’un autre côté, je suis surprise, mais si heureuse, que, du haut de ses 4 ans, il soit capable de conserver autant de souvenirs de ce pays qui est sien. Et nous entretenons donc la discussion car tout regret peut-il avoir de son côté – la “décision” lui ayant pour le coup été imposée là où, de notre côté, nous avons longuement argumenté sur le choix final, nous préparant ainsi au changement à venir), le sujet ne doit pas, et ne sera jamais tabou). Il nous a fallu l’accompagner avec patience dans tous les changements survenus. Et ce n’est certainement pas terminé. Mais cela ne l’empêche pas d’être un enfant heureux et épanoui dans son quotidien, ni même de se sentir chez lui dans cette nouvelle maison.
Un an de vie en France depuis que nous avons quitté le Canada… et le plus terrible dans tout ça ? J’ai souvent l’impression que finalement, on a toujours été ici !
Oh, il y en a des choses à dire. J’en ai eues des questions sur le pourquoi du comment nous avons décidé de mettre fin à notre expérience là-bas. Ou encore pour savoir si “et alors, pas trop dur en France ?“. Et je vais venir vous raconter tout ça, c’est promis.
Mais pour aujourd’hui, le plus important est là : on s’est ré-installés en France depuis maintenant un an, et tout va bien
6 Blabla ! sur "On est rentrés, et tout va bien !"
Merci pour ce partage et contente pour vous.
Nous sommes dans la même situation que vous, un an avant. Départ dans 2 mois. On suivra avec engouement votre prochain article !
Si la vie au Canada lui manque a mini caribou tantine l attend avec impatience.
Idem pour nous après 14 ans à Montréal
Bonjour, merci pour ce témoignage, ici on commence à mettre en forme le projet.
salut ma belle
un an sans tes ecrits ; ils me manquent ; que deviens tu ; apres le deces de gilles mon compagnon je me suis un peu mise en retrait de tout et je ne suis plus venu te lire et aujourd hui d’un seul coup j’ai pensé a toi et là je me suis rendu compte que toi non plus tu ne donnais plus de nouvelles ; pourtant avec le confinement tes ecrits auraient dû foisonner ; que deviens tu? rassures moi, tout va bien; ce maudit virus n’a pas fait de dégats dans ta famille ;
je t’embrasse amicalement et je n’ai pas oublié les deux rencontres chez Danette qui restent a jamais gravées dans mon souvenir